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"Montre-moi tes outils, je te dirai qui tu es."

dimanche 12 décembre 2010

Quel prix pour le lavage d'une tenue de travail ?

Le 4 mars dernier, la Cour d'Appel de Toulouse avait condamné la Poste à payer les frais d'entretien des vêtements de facteurs du Tarn jugeant que l'entreprise imposait à ses salariés de porter des tenues que l'on pourrait qualifier de vêtements d'image (dans la mesure où ces vêtements ne sont pas des EPI).

Photo de l'auteur

On parle alors de "firm wear" (vêtements d'entreprise) et non plus seulement de "work wear" (vêtements de travail).

Cette décision est importante, car elle fait jurisprudence dans la mesure où la Poste a renoncé à se pourvoir en Cassation.

Or, si sur le fond, tout semblait clair, on a pu noter un léger flou sur l'évaluation du coût de ces frais d'entretien. Alors que les facteurs demandaient 5 euros par semaine, la Cour d'Appel de Toulouse avait fait figurer deux montants contradictoires dans son arrêt : 5 euros par semaine et 5 euros par mois (cela fait quand même une petite différence !).

Il a donc fallu attendre le 8 septembre dernier pour qu'après une « ordonnance de rectification d'erreur matérielle " (sic), la Cour fixe un montant de 5 euros par mois. Elle a en effet estimé que « les frais restent peu élevés quand une tenue est lavée avec les vêtements privés » - dans sa propre machine à laver pour être clair -. Cela peut en effet se concevoir pour des vêtements qui n'ont été exposés à aucun polluant (ni physique comme des poussières, ni chimique, ni biologique).

Il est vrai que, comme un arriéré de cinq ans avait été accordé aux facteurs, la valeur du coût d'entretien des tenues accordée par la justice revêtait une certaine importance...

mercredi 1 décembre 2010

Un excellent centre de documentation en ligne (et en français)

La Commission de la Santé et de la Sécurité du Travail du Québec (CSST) est l'équivalent de la Caisse Nationale d'Assurance Maladie en France (branche "accidents du travail"), en tant qu'organisme d'assurance. A côté des activités classiques pour ce type d'organisation (conseils de prévention, production de brochures, etc.), la CSST propose un excellent centre de documentation en ligne, complet, détaillé et doté d'un moteur de recherche performant.
La documentation accessible fait la part belle aux analyses techniques et aux enquêtes sur les accidents. Les sapeurs-pompiers y figurent honorablement.
Une bonne partie des textes est en français, ce qui ne gâte rien !
Essayez juste pour voir les mots pompiers, feu, accident... C'est bluffant !
Pensez simplement à bien limiter (le cas échéant) vos recherches à la langue française et aux collections en ligne.



lundi 22 novembre 2010

Poser et ramasser les cônes en sécurité


Le 29 novembre 2002, à Loriol, un accident tragique a tristement démontré ce que chacun d'entre nous n'a jamais ignoré : les interventions sur autoroute sont très dangereuses.
En 2003, le rapport Pourny était venu rappelé les risques liés aux interventions sur la voie publique et notamment sur ce que l'on appelle les "axes à cinétique rapide" (2x2 voies, vitesse > 70 km/h).
La pose et le ramassage des cônes de signalisation est sans aucun doute une des phases les plus "périlleuses" de ces interventions. En effet, dans les deux cas, le sapeur-pompier est peu ou pas protégé.
Certes, dans de nombreux SDIS, des aménagements de Véhicules de Secours Routier (V.S.R.) ou de véhicules de balisage et des consignes opérationnelles très précises sont venus garantir aux équipes un minimum de sécurité, mais, jusqu'à aujourd'hui encore, la pose des cônes se fait à pied et manuellement.
Cette petite vidéo donnera peut-être des idées à certains carrossiers...

vendredi 12 novembre 2010

Peut-on évaluer simplement un taux de foisonnement ?

Photo de l'auteur
Sur le terrain, il est parfois difficile de vérifier, même empiriquement, que la lance ou le générateur de mousse mis en oeuvre ont une action efficace.
Il serait très intéressant de pouvoir mesurer que le taux de foisonnement réel correspond bien aux choix tactiques retenus par le Commandant des Opérations de Secours.
Il va de soi que l'on peut très difficilement envisager d'utiliser une méthode qui viserait à chronométrer le temps mis pour remplir un volume donné de mousse et comparer ce temps au débit de la lance qui a été utilisée pour produire la mousse.
S'il est vrai que cette méthode fonctionne dans un laboratoire, elle sera dure à mettre en oeuvre sur intervention.
Deux auteurs suédois, Mats Rosander et Krister Giselsson, ont, en 1993, proposé une méthode très empirique et très approximative. Elle consiste à mesurer la hauteur de la couche de mousse produite sur une surface libre (sans obstacle donc) et à assimiler le foisonnement à cette hauteur en centimètres. En toute franchise, je ne sais pas si cela marche - un foisonnement de 200 représenterait une hauteur de 2 mètres ! -, mais c'est plutôt séduisant... sur le papier !
Pour mémoire, il faut rappeler que le foisonnement correspond au rapport de volume ou de débit (il s'exprime donc sans unité) entre la solution moussante (le mélange eau et émulseur) et la mousse produite. Le bas foisonnement est inférieur à 20, le moyen est compris en 20 et 200 et le haut foisonnement est supérieur à 200.
J'espère pourvoir vérifier sur de prochaines manoeuvres cette méthode. Que ceux qui "s'amuseraient" à le faire également me le fassent savoir.

Sources :
  1. Rosander, Mats & Giselsson, Krister, 1993, "Skumboken (Foam guide)", Karistad : Swedish Rescue Services Agency, 199-074/99 (en suédois).
  2. Särdqvist, Stefan, 2002, "Water and other extinguishing agents", Swedish Rescue Services Agency, U30-649/07 (en anglais).

vendredi 29 octobre 2010

CMR, TMS et RPS : encore des sigles de pompiers ?


Le salon Expoprotection, salon biennal "de la prévention et de la gestion des risques", ouvrira ses portes à Villepinte du 2 au 5 novembre prochain.

Ce salon, peu axé "sapeurs-pompiers", est malgré tout très instructif pour tout ce qui concerne le petit matériel (tuyaux, lances), les EPI collectifs (ARI et protection contre les chutes notamment) et les vêtements (EPI ou non).

C'est d'ailleurs l'occasion pour certains fournisseurs de "sortir" des produits innovants en exclusivité.

Quant au programme des conférences, la thématique du salon cette année concerne d'abord les agents Cancérogènes, Mutagènes ou toxiques pour la Reproduction. Ensuite, un focus sera posé sur les Troubles Musculo-Squelettiques (maladies professionnelles liées notamment aux gestes répétitifs et touchant avant tout le dos ainsi que les articulations telles que le coude, l'épaule, le poignet). Enfin, il sera question de Risques Psycho-Sociaux (violences, stress).

Ces sujets sont à la mode, il est vrai, mais ce que je déplore, c'est encore et toujours l'utilisation des sigles, car le salon présente les thématiques de cette années sous la forme : " CMR, TMS et RPS" !

Le mal du siècle, ce n'est pas le mal de dos, c'est bel et bien l'utilisation des acronymes !

samedi 4 septembre 2010

La NFPA, c'est mieux que l'AFNOR !

Loin de moi l'idée de comparer le contenu technique (que ce soit pour les prescriptions, les définitions ou les essais) des normes françaises ou européennes avec les normes nord-américaines. Toujours est-il que la National Fire Protection Association, organisme de normalisation en matière de sécurité incendie outre-atlantique, autorise la lecture simple (sans enregistrement ni impression) de ses normes sur son site internet.


Bien qu'en anglais, ces normes nous sont très utiles. En effet, parfois, l'équivalent n'existe ni en France ni en Europe. Dans d'autres cas, il est intéressant de pouvoir comparer la norme NF ou EN avec son équivalent nord-américain qui consitue souvent une très bonne référence.

Félicitons-nous donc que la NFPA permette, sans acheter la norme ni sans s'abonner au service Sagaweb (l'une comme l'autre des deux options coûtant très cher), moyennant une simple inscription sur le site, de consulter ses normes.

Ainsi, quand il s'agit juste de vérifier qu'on a bien à faire à la bonne norme (les titres sont parfois trompeurs) ou de relever une simple valeur dans un tableau (quand on a un doute, par exemple), une simple connexion web suffit.

Si l'on veut que l'usage des normes se généralise et se démocratise (dixit à peu de choses près le Code des Marchés) , nous savons ce qu'il nous reste à faire !

P.S. : Merci à William pour l'info !

mercredi 1 septembre 2010

Le retour du serpent de mer : la norme sur les tuyaux d'incendie !

Photo de l'auteur

Ouf !
Enfin !
Nous y voilà !
Alors que les travaux de mise à jour de la norme actuellement en vigueur avaient débuté en novembre 2006, nous commençons à voir le bout du tunnel et ce ne fut pas sans mal ! En effet, cette norme - la norme NF S61-112 pour les puristes - date de 1977 (pour ce qui concerne son amendement le plus récent !) et, il faut le reconnaître, les sapeurs-pompiers attendent depuis quelques années qu'elle soit un mise au goût du jour.
Depuis la parution du GNR "Explosion de fumées - embrasement généralisé éclair", en 2003, nos techniques opérationnelles ont changé et changent encore.
Nos tuyaux de DN (pour "Diamètre Nominal") 45 voient passer plus souvent des débits de 500 litres par minute que de 250 litres par minute (débit "nominal"... des années 70 que certains confondent malheureusement avec un débit maximal) et sont le plus souvent soumis à des pressions proches de 10 (voire 15) bars, même si on commence à voir arriver dans le commerce des lances à mains à tête régulée avec une plage de régulation plus basse.
Une nouvelle version de la norme va donc être publiée d'ici quelques semaines. Pour l'heure, nous en sommes à l'étape du projet de norme et même un peu plus puisque le projet de norme est actuellement en enquête publique.
Cette enquête est l'occasion pour tout un chacun, quiconque se reconnaît un intérêt pour cette norme (utilisateur, acheteur, fabricant, ...) de faire part de ces remarques qui seront étudiées et pourront, le cas échéant, être intégrées à la version définitive de la norme.
Chacun pourra donc consulter le projet de norme - et donner son avis - avec le lien suivant :

En résumant à l'extrême, les modifications concernent :
  • la suppression des tuyaux de DN 36,5 ;
  • l'ajout des tuyaux de DN 152 ;
  • l'harmonisation des pressions de service avec celles des pompes, des raccords et des lances.
Et comme un bonheur n'arrive jamais seul, une autre enquête publique a été lancée simultanément. Elle concerne la norme NF S61-111 qui traite notamment l'assemblage des raccords sur les tuyaux, caractéristique essentielle des tuyaux (car c'est aujourd'hui un réel point de faiblesse de nos tuyaux).
Là encore, chacun pourra donc consulter le projet de norme :


Lien vers la page du projet de norme sur le site AFNOR

lundi 26 juillet 2010

(Enfin) une échelle de toit en aluminium NF EN 1147:2001

(Photo tirée du site web du fabricant)
Ce produit est, à ma connaissance, recherché par de nombreux SDIS. En effet, même si la Note d'Information Technique (N.I.T.) n°331 - N.I.T. qui n'est pas abrogée, elle - laisse planer une certaine confusion entre ce qu'est une échelle de toit et une échelle de couvreur (à quoi servent-elles ? quelles sont les différences d'utilisation entre les deux ?), nombreux sont les sapeurs-pompiers qui n'ont pas encore trouvé d'échelles qu'ils puissent utiliser sur les toits, qui soient légères (et donc en aluminium) et qui, surtout, soient conformes à la norme spécifique pour les sapeurs-pompiers : la norme NF EN 1147.

Or, j'ai trouvé ce produit -il en existe sans doute d'autres et je serais curieux de les connaître - récemment à Interschutz, le congrès européen des services d'incendie.

Disponible de 4,50 à 5,40 m de long et dans deux largeurs (366 mm or 403 mm), cette échelle, commercialisée par la société Günzburger Steigtechnik et vendue comme échelle "version anglaise" (sic), semble correspondre aux besoins des SDIS français. Reste à voir si ces longueurs et les largeurs sont compatibles avec nos toits (pente, hauteur et longeur) - selon les régions -.

Détail des crochets mis en place
(Photo tirée du site web du fabricant)
Pour l"heure, la société Günzburger Steigtechnik ne dispose pas d'un réseau de distributeurs en France : il faut acheter en direct chez elle.

On notera sur ce modèle la présence d'espaceurs pour bien répartir la charge sur l'ensemble de la toiture.

Une petite zone d'ombre à mentionner toutefois : cette échelle satisfait aux exigences de la version de 2000 de la norme (2001 pour la traduction française) alors qu'une nouvelle version va être publiée le 1er août 2010 (mais elle est déjà en vigueur et en ligne sur internet).

lundi 5 juillet 2010

Lancement du blog "Resc and Tech"

L'idée de ce blog naît de l'envie de discuter, partager et communiquer autour des questions techniques (relatives au matériel, aux Equipements de Protection Individuelle et aux véhicules) propres aux services d'incendie et de secours quels qu'ils soient (civils ou militaires, français ou étrangers).
Sapeur-pompier professionnel, je souhaite diffuser le plus rapidement possible les informations qui pourraient intéresser les directeurs des services techniques, les acheteurs, les responsables d'ateliers, de magasins ou, plus simplement, tout les intéressés, mordus, passionnés, fondus et amateurs (éclairés ou non).
Chaque contribution est utile et chaque avis compte.
Merci d'y apporter vos commentaires...